Interview d'un seawatcher Mickael D.

Bonjour Mickael.
Bonjour.

Nous allons un peu parler de ton activité qui est le seawatching. Peux tu nous expliquer ce que c'est?
Le seawatching (litteralement le guet à la mer) est l'observation de la migration des oiseaux en grande majorité marin à partir d'un poste fixe.

Et où le pratiques tu?
Sur le littoral du Nord-Pas-de-Calais nous avons la chance d' avoir deux sites d'excellente qualité: le Cap Gris Nez et la jetée du Clipon à Dunkerque.

Et dans notre région beaucoup de personnes pratiquent -elles le seawatching?
Non car c'est une activité peu connue et surtout difficile.

Selon toi pourquoi est-elle peu connue? Et qu'est ce qui rend cette activité difficile?
Il ya certainement un manque de communication mais aussi un manque de temps car le seawatching n'est pas une activité rémunérée les comptages sont donc réalisés pendant les périodes de temps libre par des bénévoles.

Tout à l'heure tu me disais que c'était des sites de bonnes qualités. Qu'est ce qui rend le site intéressant? la position géographique? les espèces? leurs nombres? ou autres choses?Le cap gris nez et le clipon se situe en mer du nord sur l'axe migratoire des oiseaux qui partent vers le sud. Beaucoup d'espèces sont repertoriées lors des séeances de comptages.

Mais si les comptages sont bénévoles et faits sur le temps libre, ne manquent-ils pas de précision? de fiabilité?
Les seawatcheurs sont en principe des gens expérimentés et les comptages ne sont pas exhaustifs. On ne pourra jamais avoir le nombre exact d'oiseaux qui traversent la mer du nord. En revanche on peut parvenir à obtenir des tendances . On peut aussi connaître mieux la migration de certains oiseaux. De même, certaines espèces d'oiseaux très rares en Europe sont parfois repérées lors de comptages comme l'albatros à sourcil noir. Le sewatching peut par ailleurs réserver des surprises autre que les oiseaux comme des phoques, des marsouins; un requin pélerin a été vu en 2006 au Clipon.

Le seawatching est donc mené par des ornithos ayant un bon niveau, de l'expérience et une passion commune pour les oiseaux marins. Leur Travail qui est fiable et utile pour la connaissance de certaines espèces est-il utilisé? mis en avant par des programmes de recherches? des associations?
Il ya l'association “le clipon” qui a été crée en 2002 par une bande de passionnés. on peut d'ailleur consulter leur site sur www.leclipon.com 

Y a t-il qu'une asociation qui s'occupe du seawatching dans notre région? et en France, y a t-il des structures, des seawatchers également?
Une partie de l'équipe du Clipon s'occupe du cap gris nez sinon en France le seawatching est très peu pratiqué. Quelques sites de seawatching sont repertoriés en Normandie ainsi qu'en Bretagne.

Des pays comme l'Angleterre qui s'est toujours intéressée aux oiseaux sont-ils dans la même situation que la France concernant l'ornithologie en général et le seawatching en particulier?
Non le seawatching est beaucoup plus developpé notemment en Grande Bretagne mais aussi aux Pays-Bas.

Pour toi qu'elles en sont les raisons?
En Angleterre et aux Pays-Bas les gens sont beaucoup plus passionnés qu'en France.

Que conseilles tu aux personnes qui ont envie de se mettre au seawatching?
De la patience, ne pas attendre que tout soit apporté sur un plateau. Au début les erreurs sont fréquentes. Il faut aussi savoir être résistant au froid au vent .Il faut aussi un minimun: investir dans une paire de jumelle puis ensuite acheter une longue vue. Il n'est pas rare qu'une séance de seawatching peut durer plus de 8 heures. Il faut aussi tenir compte de la météo. La connaissance de la météo est primordiale avant de faire une séance de seawatching.

J'espère que ces conseils n'ont pas découragés les lecteurs. Peut-on se faire aider si l'on désire vraiment progresser et si l'on est tres motivé?
Oui, les seawatcheurs sont des personnes très sympas. Aussi il faut pas hésiter à les contacter. De plus, il est nécessaire au début de s'exercer avec une personne experimentée. Une journée de seawatch où le passage est intense est quelque chose d'inoubliable: des sternes par milliers, des labbes par centaines, des puffins et pleins d'autres oiseaux. C 'est magnifique.

Tu nous parles d'espèces que l'on voit sur les cotes du Nord, mais qu'elles st celles que l'on a le plus de chance de trouver?
Des labbes, des limicoles( becasseau, chevalier etc), moutte de sabine, des sternes pierregarins et caugeks.

Et les espèces les plus rares?
puffin cendré, puffin majeur, pluvier guignard, albatros a sourcil noir etc...

Je pense Mickael qu'on a fait le tour de ton activité?
Oui.

J'espère que cette interview a donné envie aux lecteurs de la découvrir et qu'ils seront un peu plus nombreux à venir sur les côtes françaises à la découverte de cet univers merveilleux que sont les oiseaux marins.